Fernando Botero aime les femmes rondes
Apologie de l’opulence.
Fernando Botero, né en 1932 en Colombie, fait partie de ces artistes qu’on reconnaît au premier regard, et dont la signature est associée à quelque chose de fort simple: la grosseur. Car tout est gros chez Botero, les dames, les messieurs, les éclairs au chocolat, les bananes, les danseuses, les pastèques, les taureaux… C’est une orgie d’obésité, un capharnaüm de rondeurs et de gras qui rend le spectateur gai et insouciant. On sourit sans moquerie devant les personnages un peu monstrueux de Botero, une certaine sérénité s’empare de celui qui regarde ce monde sans noirceur. Quel que soit le sujet abordé par Botero, de la prostitution à la tauromachie en passant par l’amour, la dilatation des formes lui retire son caractère primitif pour l’ancrer dans une beauté ronde et suffisante. Les prostituées de Botero n’apparaissent pas comme miséreuses ni sales: elles sont, comme les musiciens ou les danseurs, un prétexte pour être étirées comme du caoutchouc.